Délais de paiement et TPE : une question de survie

Si l’économie française repart à la hausse, si les entreprises reprennent confiance et si les clients consomment davantage, il est un élément qui plombe toujours les structures et notamment les TPE et PME, ce sont les délais de paiement.

Voyons comment les entreprises font face à cette difficulté conjoncturelle.

Les délais de paiement, un véritable enjeu pour la survie des entreprises

Les défaillances d’entreprise sont toujours là, même si la croissance semble s’installer. En 2017, ce sont près de 55 000 entreprises qui ont subi une procédure judiciaire. Ce chiffre, en  recul par rapport aux années précédentes est encourageant mais ne doit pas conduire à oublier que les TPE et PME subissent au quotidien une pression de trésorerie énorme, dû à l’allongement des délais de paiement.
Plus d’un quart des liquidations judiciaires sont prononcées pour cause d’insuffisance de trésorerie provenant des paiements tardifs qui s’accumulent et mettent les entreprises le dos au mur.

Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les mauvais payeurs ne se trouvent pas du côté des TPE elles-mêmes mais plutôt du côté des grosses PME, grandes entreprises et même des entreprises publiques. En moyenne, les factures attendent 31 jours dans les TPE et jusqu’à 54 jours dans les grandes entreprises avant d’être réglées.

Du côté des administrations, c’est souvent la déroute complète au niveau des délais de paiement. En cause, une règle juridique qui veut que dans le public, le délai de paiement court à compter de la réception et acceptation de la facture, tandis que dans le privé le délai de paiement est calculé au jour de l’émission de la facture. Ajoutez à cette règle un délai de paiement généralement fixé à 60 jours et les délais s’envolent…
Pourtant, les TPE et PME sont encore trop peu nombreuses à anticiper cette règle dans leur mode de fonctionnement. Une piste à creuser pour faire face aux situations délicates.

Si la rigueur juridique peut impacter la trésorerie de l’entreprise, il existe une autre clé, à portée de toutes les structures.
En effet, de trop nombreuses structures oublient encore l’adage “on est toujours le client de quelqu’un” et si elles s’insurgent facilement de l’attitude de leurs fournisseurs, elles ne s’intéressent que trop rarement à leur comportement en tant que client.

La communication pour améliorer les délais de paiement

Au-delà de la prise en compte des règles juridiques, comment les entreprises peuvent-elles améliorer les délais de paiement ?
Pas besoin de grands calculs et de grandes stratégies, il suffit parfois de revenir à la base des relations, la communication.
En effet, faire réfléchir les entreprises au client qu’elles sont elles-mêmes peut déjà les sensibiliser aux délais de paiement qu’elles imposent à leurs partenaires.
Si l’on se penche sur le nombre d’entreprises qui ont un contact direct avec leurs fournisseurs, il y en a finalement assez peu. On ne parle pas ici de simples échanges de mails ou de courriers mais de véritables rencontres, durant lesquelles les procédures de règlement sont expliquées tout comme les difficultés éprouvées, les modes de fonctionnement … le tout dans un objectif de compréhension et de respect de l’activité de son partenaire.

Si la communication ne suffit pas, l’application du name&share peut s’avérer indispensable et notamment pour les entreprises publiques. Systématisation des contrôles et des sanctions, publications de ces dernières afin d’attirer l’attention sur les pratiques de certains opérateurs publics, peuvent en effet les contraindre à plus de rigueur et de transparence.
Il est parfois nécessaire d’en passer par là …

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Telegram
Email