Culture cash : quel rôle pour le trésorier d’entreprise ?

La gestion de trésorerie (cash management) est sans doute plus que jamais un enjeu majeur pour les entreprises. De crise en crise, le rôle du trésorier d’entreprise gagne de l’importance.

Cela ne signifie pas que le trésorier se contente de gérer le cash en situation de crise. Il travaille aussi sur le long terme, notamment en tant qu’acteur de premier plan en faveur de la culture cash.

Voyons donc en quoi consiste son intervention dans ce domaine.

Rappels sur la culture cash : définition et contexte

La culture cash, c’est une philosophie, un état d’esprit, une prise de conscience collective. Idéalement, elle se propage dans toute l’entreprise, cherchant à faire participer tous ses salariés, quelle que soit leur fonction.

Elle vise à assurer l’indépendance financière de l’entreprise en mobilisant tous les collaborateurs, au quotidien, pour optimiser la trésorerie.

La culture cash est aussi une méthodologie. C’est une politique transverse qui agit avant tout en prévention des risques affectant la trésorerie.

En effet, ne nous méprenons pas ! Si chaque crise souligne un peu plus l’importance d’une forte culture cash, celle-ci est plus une bonne pratique à mettre en œuvre sur le long terme qu’un remède ponctuel à effet immédiat.

Toute entreprise doit donc s’y intéresser, sans attendre de se trouver en difficulté. Et le contexte actuel de multiples transitions renforce encore cette nécessité.

Finalement, la culture cash représente pour l’entreprise ce qu’une bonne hygiène de vie signifie pour un individu.

Le trésorier, prescripteur et garant de la culture cash

Alors, certes, la culture cash est l’affaire de tous. Tous les métiers, tous les services, tous les collaborateurs doivent s’impliquer. Mais le trésorier a bien évidemment un rôle spécifique à jouer.

En effet, le trésorier n’est pas seulement un expert du cash management. Son rôle est encore plus stratégique.

D’abord, le trésorier doit bien souvent coacher sa hiérarchie, jusqu’au plus haut niveau de l’entreprise.

Car la mobilisation totale de la direction financière ne suffit pas. Pour que la culture cash imprègne toute l’entreprise, il faut convaincre la direction générale et le comex de se positionner comme sponsors.

Le top management dispose des moyens d’incitation les plus puissants. Or, la diffusion globale de la culture cash a besoin de moyens importants, au-delà de la sensibilisation et de l’éducation de tous les collaborateurs. Il faut aussi fixer des objectifs, en suivre la réalisation et récompenser ou sanctionner.

Par ailleurs, pour répondre à ses propres objectifs de sécurisation et d’anticipation des risques, le trésorier a tout intérêt à participer directement et activement à la vulgarisation de la culture cash. Il en est en quelque sorte l’ambassadeur.

Pour cela, il s’appuie sur ses aptitudes comportementales, notamment son aisance relationnelle, plus que sur ses compétences techniques. Il doit aussi savoir s’adapter à la culture de chacun, de chaque métier, de chaque secteur, de chaque lieu.

Il convient toutefois de développer un langage commun, ainsi qu’une vision partagée des enjeux. Une communication régulière et progressive est probablement plus efficace à cet égard que des sessions de formation « one shot ».

Cette communication doit s’appuyer sur des objectifs clairs et des indicateurs simples.

Perspectives opérationnelles pour la trésorerie

Peu à peu, ce long et exaltant travail d’éducation et de diffusion de la culture cash laisse la place à sa mise en œuvre opérationnelle.

Dès lors, elle constitue un véritable socle pour la trésorerie de l’entreprise. Et celle-ci résistera d’autant plus facilement aux prochaines crises.

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