L’observatoire des métiers du Recouvrement 2018

Pour la seconde fois depuis 2016, CreditJob réalise une enquête sur les métiers du recouvrement afin de dresser un bilan actualisé de cette profession. Cette nouvelle étude vise à mieux comprendre la diversité des pratiques, les attentes des professionnels et à analyser l’évolution de ce secteur clé.

L’objectif de cette enquête en ligne est d’offrir une vue d’ensemble des métiers du recouvrement en 2018. Elle met en lumière les changements majeurs dans la gestion des créances ainsi que les aspirations des professionnels du secteur.

Une profession mal aimée mais indispensable

Comme mentionné dans un précédent article, le métier de chargé de recouvrement reste peu populaire en France. Il est souvent perçu négativement, à l’instar du métier d’huissier de justice. Pourtant, dans un contexte économique marqué par les défaillances d’entreprises, le rôle du chargé de recouvrement est essentiel. Ce professionnel aide à maintenir la santé financière des entreprises en recouvrant des créances.

Le marché de l’emploi le reconnaît d’ailleurs : les profils spécialisés en recouvrement sont de plus en plus recherchés, et les salaires connaissent une hausse significative.

Une étude révélatrice

En 2016, CreditJob avait réalisé une première enquête afin d’identifier les grandes tendances du métier de chargé de recouvrement. Deux ans plus tard, une nouvelle étude a été conduite en ligne entre le 21 mars et le 21 mai 2018. Elle a recueilli les réponses de 178 professionnels, principalement des femmes (75 %) et en poste (80 %). Parmi eux, les non-cadres représentaient environ trois-quarts des répondants.

Formation : comptabilité et juridique en tête

Les résultats montrent que le niveau de formation des professionnels du recouvrement varie considérablement. Ceux ayant un Bac+2 ont principalement suivi des études en comptabilité (52 %) ou en commerce (54 %). À l’inverse, les professionnels disposant d’un Bac+5 ont majoritairement suivi une formation juridique (65 %).

Concernant la pertinence de leur formation, 7 professionnels sur 10 estiment qu’elle est adéquate pour exercer leur métier.

Missions et outils : une évolution vers plus de relationnel

Les missions des chargés de recouvrement se concentrent sur la gestion des situations délicates et les techniques de relance téléphonique, compétences citées par près de 50 % des répondants. La maîtrise des procédures d’exécution et le maintien d’une relation privilégiée avec les débiteurs sont également des éléments clés. Par rapport à 2016, la relation client occupe une place plus centrale dans l’approche des chargés de recouvrement. Désormais, ils privilégient une démarche d’accompagnement plutôt que de contrainte, favorisant les solutions amiables.

Concernant les outils, 30 % des professionnels utilisent SAP, tandis que Sage est maîtrisé par 18 %. Par ailleurs, Excel reste un outil incontournable avec 70 % d’utilisateurs.

Rémunération : en hausse, mais pas pour tous

Le niveau de rémunération varie selon le diplôme. Les titulaires d’un Bac+2 gagnent majoritairement entre 15 et 25 K€, tandis que ceux ayant un Bac+5 perçoivent entre 45 et 55 K€. Cependant, cette augmentation salariale concerne principalement les postes à dimension managériale, les chargés de recouvrement sans responsabilité managériale voient peu de changements dans leur package salarial.

Compétences recherchées : la négociation avant tout

Parmi les compétences les plus difficiles à maîtriser, la négociation et la fermeté sont jugées essentielles par 40 % des professionnels interrogés. Viennent ensuite les compétences en droit (35 %). La dimension commerciale semble donc primordiale, surpassant les aspects comptables et juridiques.

Perspectives d’avenir : un métier en mutation lente

Bien que cette étude offre une photographie précise du secteur, le métier de chargé de recouvrement en France reste confronté à des difficultés de transformation. Plus de 40 % des répondants aspirent à davantage de responsabilités opérationnelles, tandis que 8 % envisagent de changer de métier, contre 12 % en 2016. Par ailleurs, près de la moitié des participants souhaitent acquérir de nouvelles compétences.

Concernant les évolutions à venir, 56 % des professionnels estiment qu’il n’y aura pas de changement majeur dans le recouvrement. En revanche, 22 % pensent que le recouvrement sera centralisé au sein de centres de services partagés (CSP).


Cette enquête met en évidence la complexité et les enjeux de la profession de chargé de recouvrement, un métier en pleine mutation, où les compétences relationnelles et techniques jouent un rôle de plus en plus crucial.

 

 

 

 

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