Longtemps considéré comme un professionnel à l’utilité secondaire, aux rôles un peu opaques et aux missions mal valorisées, le Trésorier d’entreprise est devenu en quelques années un collaborateur essentiel de l’entreprise et dont les champs d’activité se sont étendus de façon importante.
Coup de projecteur sur le trésorier d’entreprise, de l’ombre à la lumière.
Trésorier d’entreprise : son rôle
Traditionnellement, le trésorier est garant de la liquidité quotidienne de l’entreprise. Il a en charge la bonne gestion des flux de trésorerie qu’il doit anticiper et sécuriser afin d’assurer à l’entreprise la couverture de la totalité de ses besoins financiers. Son rôle avant 2008 était bien souvent celui d’un assistant au sein de la Direction Administrative et Financière, avec des missions peu transversales.
C’était sans compter la crise économique de 2008 qui a non seulement bouleversé l’économie du pays, celle des entreprises mais de fait, le rôle de ce professionnel.
Gestion des flux et des soldes, établissement des budgets et des prévisions de trésorerie, gestion des relations bancaires, gestion des risques, des placements … le trésorier d’entreprise est à présent au centre de la structure sur un poste hautement stratégique : la sécurisation des fonds de l’entreprise.
Trésorier d’entreprise : un poste polyvalent
Au-delà de la gestion de la trésorerie, on note de nouvelles dimensions à la mission du trésorier :
- la centralisation des activités stratégiques de l’entreprise, le trésorier intervient couramment sur le montage des gros projets de l’entreprise
- une recherche continue de l’amélioration des process de l’entreprise pour une réduction efficace des coûts
- le respect de la conformité et des nouvelles exigences réglementaires
Il devient un risk manager qui opère sur des missions transversales, ce qui le contraint à un reporting rigoureux et permanent. A noter que la réglementation Emir (European Market Infrastructure Regulation – août 2012), a imposé à toutes les sociétés de déclarer l’intégralité de leurs opérations de marché.
Par ailleurs, le trésorier doit avoir une forte capacité à communiquer et être doté d’un certain talent pour la négociation. Nous sommes loin du comptable isolé dans son bureau, le trésorier nouvelle génération est un homme de terrain en lien constant avec les partenaires extérieurs, la direction et l’ensemble des services internes dont il doit sans cesse anticiper les besoins.
S’il n’y a pas de profil type du trésorier dont les missions vont dépendre du modèle économique de l’entreprise qui l’emploie, la polyvalence est de rigueur : fiscalité, comptabilité, finance et négociation.
Le trésorier à l’épreuve de la révolution digitale et de l’internationalisation
Le numérique qui a envahi l’entreprise a conduit à informatiser les process internes. Le trésorier a dû adapter ses méthodes de travail aux nouveaux outils et notamment à ceux liés à la dématérialisation. Le papier tend à disparaître des entreprises. Toutes les procédures liées au paiement ont été bouleversées ces dernières années : paiement par carte d’abord tout d’abord puis sans contact à présent, gestion des notes de frais dématérialisées …
Ces nouvelles procédures, qui méritent d’être appréhendées bien sûr, sont un gain de temps considérable pour le trésorier mais également un gage de sécurisation des flux, ce qui lui permet de se recentrer sur des missions plus stratégiques dont celles relatives à l’internationalisation. L’export est un domaine où les contraintes externes sont fortes, notamment au niveau des réglementations propres à chaque pays mais aussi en raison de l’instabilité géopolitique actuelle.