Crowdlending : guide complet du prêt participatif en 2025

crowdlending

Le crowdlending, ou prêt participatif, s’impose depuis quelques années comme une alternative innovante aux circuits de financement traditionnels.

Ce mode de financement permet à des particuliers de prêter directement de l’argent à des entreprises, généralement des PME, via des plateformes spécialisées en ligne.

En échange, les prêteurs perçoivent des intérêts, comme pour un prêt classique. Simple, accessible et souvent plus rapide qu’un crédit bancaire, le crowdlending séduit à la fois les investisseurs à la recherche de rendement et les entreprises en quête de financement.

👉 Que vous soyez investisseur débutant, entrepreneur, ou simplement curieux de ce que permet le prêt participatif, ce guide vous accompagne pas à pas pour tout comprendre du crowdlending et savoir s’il correspond à vos objectifs.

🔍 Ce que vous allez découvrir...

Qu’est-ce que le crowdlending ?

➡️ Définition de crowdlending : 

Le crowdlending, ou prêt participatif, est une forme de financement alternatif qui permet à des particuliers (ou parfois des institutions) de prêter directement de l’argent à des entreprises, généralement des PME ou des TPE, via des plateformes en ligne spécialisées.

En échange de ce prêt, ils perçoivent un rendement sous forme d’intérêts variables selon le projet de l’emprunteur, son profil et la durée de l’emprunt.

Ce dispositif est possible en France depuis le 1er octobre 2014, date à laquelle un changement de législation a supprimé le monopole bancaire relatif aux prêts rémunérés.

Les porteurs de projet peuvent emprunter entre 10 000 euros et 2,5 millions d’euros tandis que les prêteurs peuvent avancer jusqu’à 2 000 € par projet ; 

Lorsque le prêt est réalisé sous forme de contrat de prêt avec intérêts, 5000 € pour les prêts sans intérêts. Et il n’existe aucune limite de prêt si l’investissement est réalisé sous forme d’obligations ou de minibons (bon de caisse spécifique au secteur du financement participatif).

Bon à savoir : le crowdlending est de courte durée. Les prêts s’étalent sur une période de 3 mois à 5 ans maximum.

Il existe également d’autres solutions de financement alternatives comme l’affacturage , qui peut être complémentaire dans certaines situations.

Quels sont les 4 types de crowdfunding ?

1) Crowdfunding en don (Donation-based crowdfunding)

Les contributeurs financent un projet sans attendre de retour financier ni récompense.

Ce modèle est privilégié pour des projets à but social, culturel, humanitaire ou associatif, où l’engagement émotionnel prime.

Exemple : Une association humanitaire lance une campagne pour financer la construction d’un puits dans un village africain. Les internautes peuvent contribuer librement, sans contrepartie. 

2 ) Le crowdfunding avec contrepartie (reward-based crowdfunding)

Les contributeurs financent un projet en échange d’une récompense : produit, service ou privilège. Très utilisé pour les projets culturels, créatifs ou innovants.

Exemple : Un créateur de jeux de société lance une campagne sur Kickstarter pour financer la production de son nouveau jeu. Pour 30 €, les contributeurs reçoivent le jeu en avant-première et leur nom dans le livret des remerciements.

3) Le crowdlending (prêt participatif / debt-based crowdfunding)

Les investisseurs prêtent une somme d’argent à une entreprise et reçoivent, en échange, le remboursement du capital avec des intérêts définis à l’avance.

Exemple : Une PME artisanale souhaite acheter une nouvelle machine de production. Elle sollicite 50 000 € sur 36 mois via une plateforme de crowdlending. 200 particuliers investissent chacun entre 50 € et 1 000 €. Chaque mois, les investisseurs reçoivent une partie du capital et des intérêts.

4) Le crowdequity (equity crowdfunding)

Les contributeurs investissent dans le capital d’une entreprise en échange de parts sociales ou d’actions. Ils deviennent ainsi actionnaires et peuvent toucher des dividendes ou profiter d’une plus-value lors de la revente.

Exemple : Une start-up spécialisée dans l’énergie renouvelable lance une levée de fonds sur Wiseed. En échange de leur participation, les investisseurs obtiennent des actions de l’entreprise. Si la start-up se développe, ils peuvent réaliser un gain important à la revente de leurs parts.

📌 Résumé visuel

Type de crowdfundingContrepartie attendueExemple concretPlateformes typiques

Crowdfunding

(en don)

AucuneFinancer un puits humanitaireHelloAsso, GoFundMe

Crowdfunding

(avec contrepartie)

Produit ou service offertRecevoir un jeu en avant-premièreKickstarter, Ulule

Crowdlending

(en prêt)

Remboursement + intérêtsPME financée à 7 % sur 36 moisOctober, Lendopolis

Crowdequity

(en capital)

Parts sociales ou actionsInvestir dans une start-up ENRWiseed, Sowefund

Quelle différence entre crowdfunding et crowdequity et crowdlending?

Il existe plusieurs formes de financement participatif, souvent confondues :

Forme de financementType de contributionContrepartie
Crowdfunding (don)Don ou préachatCadeau ou produit
CrowdequityInvestissement en capitalActions ou parts sociales
CrowdlendingPrêt d’argentIntérêts financiers

Le crowdlending se distingue donc par sa logique de remboursement avec intérêt, plus proche d’un placement financier que d’un simple acte de soutien.

Comment fonctionne le crowdlending ?

Comment fonctionne le crowdlending ?

Le crowdlending repose sur un principe simple : mettre en relation des investisseurs particuliers avec des entreprises qui ont besoin de financement, via une plateforme en ligne spécialisée. Le processus est rapide, digitalisé, et encadré par un cadre réglementaire strict.

Voici les étapes clés du fonctionnement du crowdlending :

1) Sélection et analyse des projets

Les entreprises qui souhaitent emprunter soumettent leur dossier à une plateforme de crowdlending. La plateforme analyse plusieurs éléments :

  • La solidité financière de l’entreprise (bilan, rentabilité, historique),
  • La faisabilité du projet à financer,
  • La capacité de remboursement.

 

Seuls les dossiers jugés fiables sont publiés sur la plateforme.

2) Mise en ligne du projet

Une fois validé, le projet est présenté sur la plateforme avec :

  • Une fiche explicative détaillée (montant demandé, taux d’intérêt proposé, durée du prêt),
  • Des documents financiers (comptes, prévisionnels, etc.),
  • Un score de risque attribué par la plateforme.

 

Les particuliers peuvent alors consulter ces informations pour décider s’ils souhaitent investir.

3) Prise de décision par les investisseurs

Chaque investisseur peut choisir de :

  • Prêter à un ou plusieurs projets,
  • Investir la somme de son choix (souvent à partir de 20 à 50 €),
  • Diversifier son portefeuille en répartissant son investissement sur plusieurs entreprises.

L’investissement est 100 % libre et sans engagement sur d’autres projets.

4) Collecte des fonds

Une fois le montant total atteint (parfois sous forme de prêt obligataire ou amortissable), les fonds sont transférés à l’entreprise. Le projet peut alors être lancé.

5) Remboursement et versement des intérêts

L’entreprise rembourse le prêt selon les modalités définies au départ :

  • Mensuellement ou trimestriellement, avec ou sans différé,
  • Intérêts + capital selon un échéancier.

 

Les investisseurs reçoivent leurs remboursements directement sur leur espace personnel, qu’ils peuvent réinvestir ou retirer.

💡 Exemple concret :

Une PME artisanale souhaite acheter une nouvelle machine. Elle emprunte 50 000 € sur 36 mois à 7 % d’intérêt annuel via une plateforme.

100 particuliers prêtent entre 50 € et 2 000 €.

Chaque mois, ils perçoivent une part de capital + intérêts.

Quels sont les avantages du crowdlending ?

Dispositif au succès incontestable ces derniers mois, le crowdlending promet aux prêteurs une rentabilité de l’ordre de 6%, 7%, 10% voir même 13% dans certains cas. Des résultats inespérés dans le système bancaire traditionnel !

Au-delà des rentabilités annoncées, le crowdlending permet aux financeurs de s’aventurer sur des projets dont ils ont, non pas une parfaite maîtrise, mais du moins une connaissance précise, en toute transparence.

Le crowdlending fonctionne très bien dans les secteurs du développement durable, des énergies renouvelables …il y a dans ce dispositif quelque chose de l’ordre de l’entraide, du soutien, d’un partage de valeurs communes et de souhaits identiques pour le développement d’une économie plus humaine.

Pour les entreprises, les avantages sont multiples : un financement rapide, une simplicité du dépôt des dossiers, possibilité de financer tout type de projet, la construction d’un lien direct avec les financeurs …

Quels sont les risques du crowdlending ?

Comme tout prêt bancaire, le crowdlending comporte un risque : celui de la défaillance du porteur de projet.

Dans ce cas, différentes solutions existent pour récupérer les sommes dues, comme expliqué dans notre guide sur le recouvrement des créances.

Il existe tout de même des gardes-fous à ce risque mis en place par les plateformes de crowdlending comme l’étude approfondie des dossiers et de leurs chances de réussite selon des critères objectifs (ancienneté de la structure, exigence d’un chiffre d’affaires minimum) ou encore la mise en place de stratégies d’accompagnement des entreprises. Cela ne garantit pas le 0 risque, mais permet d’investir plus sereinement.

A noter qu’en cas de défaillance, c’est alors la plateforme qui mettra en place les procédures de recouvrement.

Le crowdlending constitue une excellente solution pour placer son argent dormant. Mais aussi pour donner un coup de pouce à un projet qui fait écho à ses convictions et ainsi participer à un projet de société loin des schémas bancaires usuels.

Est-ce fait pour moi ? Qui peut investir ou emprunter via le crowdlending ?

Le crowdlending est une solution de financement participatif ouverte à un large public, mais il ne convient pas à tous les profils.

Avant de vous lancer, il est essentiel de comprendre si ce mode d’investissement ou de financement correspond à vos besoins, vos objectifs et votre tolérance au risque.

Pour les investisseurs particuliers

Le crowdlending est accessible à tous les particuliers, mais il convient surtout à ceux qui souhaitent :

✅ Profils les plus adaptés : 

  • Diversifier leur épargne avec des placements alternatifs.
  • Dynamiser leur portefeuille avec des rendements supérieurs aux produits traditionnels.
  • Investir dans l’économie réelle et soutenir les PME locales.
  • Disposer d’un capital disponible qu’ils peuvent immobiliser 1 à 5 ans.

 

⚠️ Profils pour qui le crowdlending n’est pas recommandé : 

  • Personnes allergiques au risque ou recherchant une garantie de capital.
  • Épargnants qui pourraient avoir besoin de leurs fonds à court terme.
  • Investisseurs qui ne souhaitent pas gérer activement leurs placements.

 

💡 Conseil : Ne consacrez qu’une partie limitée de votre patrimoine (souvent recommandée < 10 %) au crowdlending.

Pour les entreprises emprunteuses

Le crowdlending est particulièrement adapté aux TPE, PME, start-ups et parfois aux entreprises intermédiaires qui souhaitent :

✅ Profils d’entreprises compatibles : 

  • Financer un projet de croissance (développement, innovation, embauche).
  • Obtenir rapidement des fonds pour un besoin de trésorerie.
  • Diversifier leurs sources de financement en complément des banques.
  • Gagner en visibilité auprès d’une communauté d’investisseurs.

 

⚠️ Profils d’entreprises pour qui le crowdlending n’est pas idéal : 

  • Structures en difficulté financière : elles risquent de voir leur dossier refusé.
  • Entreprises recherchant un financement très long terme (au-delà de 5 à 7 ans).

Comment choisir une plateforme de crowdlending fiable ?

Le choix de la plateforme de crowdlending est une étape essentielle pour investir en toute sécurité ou financer son projet efficacement. Face à la multiplication des acteurs, il est crucial de vérifier plusieurs critères avant de se lancer.

1. Vérifier la régulation et les agréments

Une plateforme fiable doit être enregistrée auprès des autorités compétentes. En Europe, deux principaux agréments garantissent la conformité :

  • Prestataire de Services de Financement Participatif (PSFP) : label délivré depuis novembre 2023 au niveau européen.
  • ORIAS : registre officiel des intermédiaires en assurance, banque et finance.
  • AMF (Autorité des Marchés Financiers) : veille à la protection des investisseurs.

 

💡Astuce : Vérifiez ces informations directement sur les sites officiels pour éviter les plateformes non régulées.

2) Analyser le taux de défaut et la transparence

Un bon indicateur de fiabilité est le taux de défaut des projets financés. Les meilleures plateformes publient :

  • Le taux de remboursement global,
  • Le nombre de projets financés,
  • La répartition par secteur et niveau de risque.

 

Conseil : privilégiez les plateformes qui communiquent clairement leurs performances et leur méthodologie d’analyse.

3. Examiner les informations fournies sur les projets

Une plateforme sérieuse doit proposer des dossiers complets et détaillés pour aider les investisseurs à prendre des décisions éclairées :

  • Description précise du projet,
  • Documents financiers (bilans, prévisionnels…),
  • Score de risque attribué par la plateforme,
  • Historique et réputation de l’entreprise.

4. Comprendre les conditions financières

Chaque plateforme applique ses propres règles. Avant de vous inscrire, comparez :

  • Montant minimum d’investissement (souvent entre 20 et 100 €),
  • Taux d’intérêt moyen proposé,
  • Durée des prêts,
  • Frais éventuels (pour l’investisseur ou l’emprunteur).

5. Évaluer l’expérience utilisateur et le support

La qualité de la plateforme ne se limite pas à la rentabilité. Pensez aussi à :

  • L’ergonomie de l’interface,
  • La simplicité du parcours d’investissement,
  • La réactivité du service client,
  • La présence d’outils de suivi des remboursements et des performances.

6. Privilégier les plateformes spécialisées

Certaines plateformes se concentrent sur des secteurs précis :

Choisir une plateforme alignée avec vos convictions ou vos objectifs financiers peut être un atout.

Conclusion

En conclusion, le crowdlending représente aujourd’hui une solution innovante pour financer des projets et diversifier ses placements. En permettant aux investisseurs de prêter directement à des entreprises via des plateformes spécialisées, il favorise à la fois l’économie réelle et l’accès à des rendements potentiellement attractifs.

Cependant, comme tout investissement, le crowdlending comporte des risques. Il est donc essentiel de :

  • Bien comprendre son fonctionnement,
  • Choisir des plateformes fiables et régulées,
  • Et diversifier ses placements pour limiter les pertes potentielles.

 

Adopté avec prudence et stratégie, le crowdlending peut devenir un levier intéressant pour faire fructifier votre épargne tout en soutenant le développement des entreprises.

FAQ

1. Quels sont les 4 types de crowdfunding ?

On distingue quatre formes principales de financement participatif :

  • Le don : contribution sans contrepartie financière (ex. Ulule).
  • La récompense : contribution contre un produit ou un service (ex. Kickstarter).
  • Le crowdequity : investissement en capital contre des parts de l’entreprise.
  • Le crowdlending : prêt rémunéré avec remboursement du capital et intérêts.
  • Risque d’échec du projet : la collecte peut ne pas atteindre son objectif.
  • Absence de garantie : le projet peut échouer même après financement.
  • Risque financier : certains types, comme le crowdlending ou le crowdequity, peuvent entraîner une perte partielle ou totale du capital.

Tout dépend du type de financement participatif choisi :

  • Don : non, aucune rentabilité.
  • Récompense : pas de rentabilité directe, mais accès anticipé au produit.
  • Crowdlending : oui, les taux d’intérêt peuvent atteindre 5 % à 10 % brut.
  • Crowdequity : potentiellement rentable, mais plus risqué.

Le risque de perte de capital reste l’inconvénient majeur, surtout pour les formes rémunérées (crowdlending et crowdequity). Les plateformes sélectionnent les projets, mais aucune garantie n’existe.

En France, le crowdlending et le crowdequity connaissent une forte croissance.

Cependant, les plateformes de don et de récompense restent les plus utilisées pour des projets culturels, associatifs ou créatifs.

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