Quel accès au crédit immobilier pour les femmes seules ?

L’accès au crédit immobilier n’est généralement pas chose simple. Il l’est encore moins pour les personnes qui empruntent en solo. Et au sein de cette catégorie, quelle est la place des femmes ?

Certes, sur de nombreux critères, la tendance est à la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes dans leur relation au crédit. Mais force est de constater que des différences subsistent. Les femmes seules font encore face à des difficultés spécifiques.

Les femmes rattrapent leur retard sur le marché du crédit immobilier

La tendance des dernières années est claire. Alors qu’en 2017 les femmes représentaient moins d’un tiers des dossiers de crédit immobilier portés par une personne seule, elles sont maintenant presque la moitié.

Il y a au moins deux raisons à ce mouvement. La première, c’est la parité qui progresse enfin dans de nombreux domaines. En particulier, les écarts de salaire entre hommes et femmes se réduisent.

Les changements sociétaux constituent l’autre explication majeure. À la suite des confinements de 2020 et 2021, les divorces et autres séparations ont fortement augmenté. Les familles monoparentales sont aussi de plus en plus nombreuses.

Cette progression de la part des femmes parmi les emprunteurs en solo s’inscrit dans un contexte où la part des célibataires de manière globale augmente elle aussi.

Quelques différences entre les dossiers des hommes et des femmes

Comme les hommes, les femmes empruntent en premier lieu pour acheter leur résidence principale. Et dans la plupart des cas, il s’agit d’un appartement.

Toutefois, si l’on regarde plus en détails, les femmes se tournent davantage vers les maisons et moins sur l’investissement locatif.

Aussi, elles achètent autant de biens avec travaux à effectuer que les hommes. En revanche, elles s’en tiennent à une part travaux plus modeste dans le dossier de prêt.

Là où les différences les plus marquantes subsistent, c’est sur le budget total du projet immobilier et sur le montant emprunté.

Cependant, les écarts se réduisent. Le montant moyen du crédit immobilier est désormais inférieur de 10 % seulement pour les femmes, comparativement aux hommes.

Elles compensent partiellement ceci grâce à un apport légèrement supérieur. Elles le doivent à une plus grande capacité d’épargne, grâce à une meilleure gestion des finances personnelles

Des handicaps qui subsistent

Finalement, les femmes qui empruntent en solo cumulent un double handicap :

  • Celui des célibataires, qui doivent présenter seuls toutes les garanties et qualités requises par les banques pour leur accorder un crédit immobilier ;
  • Et celui des femmes, principalement l’inégalité salariale qui reste encore significative.

En effet, le courtier Empruntis relève, d’après les dossiers traités, que le revenu moyen des emprunteuses est 12 % inférieur à celui des hommes. Cela les pénalise lors du calcul du taux d’endettement, et plus encore s’il y a des enfants à charge.

Pour se donner plus de chances face à des conditions d’octroi rigoureuses, les femmes sont contraintes d’acheter des biens de taille plus modeste. Aussi, elles puisent davantage dans leur épargne pour augmenter leur apport.

Enfin, les femmes ne sont pas toujours bénéficiaires des lois d’interdiction de la discrimination par le genre. En matière d’assurance emprunteur, cela joue contre elles, ou plutôt en faveur des hommes.

Pourtant, les femmes portent souvent moins de risques. En particulier, leur espérance de vie est supérieure à celle des hommes.

Mais les principes d’équité et de mutualisation des risques en assurance expliquent pourquoi les femmes n’en tirent aucun bénéfice. Souvent, elles paient même des primes d’assurance plus élevées que celles des hommes.

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Telegram
Email