Dérivés de ces ancêtres lointains, l’assurance-crédit et l’affacturage sont apparus sous leurs formes actuelles respectivement aux XIXème et XXème siècles, et n’ont jamais cessé de se développer depuis. En 2020, plus que jamais, c’est le moment de s’intéresser à ces deux solutions et de voir en quoi elles répondent aux besoins des entreprises.
Affacturage, assurance-crédit : de quoi parlons-nous ?
Commençons par définir assez simplement les deux concepts.
Au sens strict, l’affacturage (ou factoring) est une solution de financement à court terme. En pratique, une entreprise cède ses créances clients à une société d’affacturage (ou factor) qui lui verse du cash en retour, sous 24 à 48 heures.
L’assurance-crédit, elle, s’intéresse à la gestion de comptes clients. Son argument principal, c’est la garantie contre le risque d’impayés : en cas de défaut de paiement de ses clients, l’entreprise assurée reçoit des indemnités de la part de la compagnie d’assurance. Divers services viennent souvent compléter cette garantie, notamment l’information sur la solvabilité des clients, ainsi que le suivi, la relance et le recouvrement de créances.
Affacturage et assurance-crédit : quelles solutions ?
L’affacturage et l’assurance-crédit répondent à une même préoccupation pour les entreprises : la trésorerie. Et on comprend pourquoi. Ces dernières années, en France, les délais de paiement moyens entre professionnels dépassent encore largement la limite légale des 60 jours. Et la protection contre les impayés mérite une attention accrue dans le contexte actuel.
L’affacturage séduit principalement les PME et TPE qui travaillent en sous-traitance pour de grandes entreprises. En s’affranchissant des délais de paiement, elles améliorent leur trésorerie. Ainsi, elles financent leur BFR, salaires, achats de marchandises, taxes…
A l’inverse, l’assurance-crédit intéresse particulièrement les entreprises dont le portefeuille clients est plus divers et dynamique. Elles bénéficient ainsi d’une garantie financière en cas de défaut de paiement, tout en conservant la maîtrise de la relation avec leurs clients débiteurs. L’assureur leur apporte aussi une visibilité pour anticiper les risques via des analyses détaillées, des rapports sectoriels, etc.
Des usages complémentaires ou combinés
En réalité, de nombreuses entreprises ont recours aux deux solutions que sont l’affacturage et l’assurance-crédit, soit sous une forme intégrée, soit « à la carte ».
La manière la plus simple est sans doute de souscrire à une offre de « full factoring ». Les sociétés d’affacturage proposent cette option qui inclut la garantie contre les impayés, se réassurant elles-mêmes auprès d’un assureur-crédit.
Toutefois, il est souvent plus intéressant pour une entreprise de traiter directement avec deux partenaires distincts. L’avantage principal est la flexibilité, la capacité d’adapter les services au contexte spécifique de chaque client et de chaque facture considérée. Selon qu’elle souhaite se libérer des délais de paiement ou se protéger du risque d’impayé, l’entreprise peut alors choisir de faire appel à l’affacturage ou à l’assurance-crédit.
Elle peut même recourir aux deux solutions pour une même créance, via deux contrats indépendants. L’intérêt de souscrire une assurance-crédit en direct plutôt que de l’inclure dans le contrat d’affacturage, c’est aussi de garder la main sur ses comptes clients tout en disposant de toute l’information financière mise à disposition par l’assureur-crédit.
COVID-19 : un contexte particulier
Avec la crise actuelle, les entreprises ont plus que jamais besoin de financer leur BFR et de se protéger des défauts de paiement. En même temps, le marché de l’assurance-crédit se tend, avec des garanties moins avantageuses et une sélectivité renforcée. L’affacturage a donc le vent en poupe. Il doit cependant lui aussi s’adapter à la situation et une augmentation des tarifs est à prévoir.